Oxydations

Les Vitrines - Lou Masduraud « Oxydations »

11 septembre 2024 - 10 janvier 2025

Veranstaltungs-Infos

La deuxième exposition du programme des Vitrines 2024  "Nouvelles Langues" curatée par Lisa Colin invite l'artistes Lou Masduraud à créer une nouvelle oeuvre dans l'espace de 24 mètres de long de la Maison de France -  Institut Français Berlin.

Vernissage le mercredi 11 septembre à 19h, performance de Ya-Wen Fu à 20h

Exposition

Oxydations est la première œuvre en deux dimensions de Lou Masduraud. Elle apparaît dans le prolongement de l’installation Self-portrait as a fountain of you (identity crisis) qui remporte en 2024 le Swiss Art Awards. Dans un ensemble fait de plaques de cuivres, de circuits d’eau et de corps fragmentés, l’artiste présente un espace d’intimité collective se référant aux fontaines publiques et aux urinoirs. Les tôles de cuivre réagissent aux aléas, tantôt attaquées, oxydées ou protégées par les fluides et les contacts. Lou Masduraud déjoue l’injonction à la stérilisation totale des matériaux, et transforme les lieux d’exposition en espaces témoins de nos échanges, lieux de circulation et de contacts, de pause et de rassemblement.

Lou Masduraud réalise un mur de cuivre, sensible à la lumière, à la chaleur et à l’humidité de l’air. La ville et les corps s’y reflètent, générant une abstraction douce et organique. Sur cet objet industriel se dessine un paysage, réalisé avec des tranches de cornichon, citron, radis et vêtements trempés dont les acidités patinent le métal de cercles, se superposant aux traces de son passage. L’artiste déjoue les savoir-faire traditionnels de la patine et vient recouvrir cette surface, la fait suer, la caresse, l’attaque et la protège. Elle offre au bâtiment une seconde peau – une enveloppe poreuse et réactive à l’autre, la surface de rencontre entre la ville et ses habitant·es.

Lou Masduraud (n. 1990 à Montpellier), vit et travaille à Genève. Dans son travail, elle analyse, modifie et met en scène les habitudes collectives normatives, de manière à révéler les relations de pouvoir et de désir qui les sous-tendent. Combinant la sculpture conceptuelle, l’installation et les savoirs faires artisanaux dans un vocabulaire formel qui emprunte au grotesque, l’artiste crée des mondes fantasmagoriques alternatifs aux réalités dominantes et propose l’expérience de cette transfiguration du quotidien comme une première forme d’émancipation. Lou Masduraud a présenté son travail lors d’expositions monographiques (Kunstraum Riehen, MAMCO Genève, CAN Nauchatel, La Maison Populaire Montreuil, Hardhat Genève) et des expositions collectives dans des institutions européennes (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Centre d’Art Contemporain de Genève, CAPC Bordeaux, Fondation d’Entreprise Ricard Paris, Kunsthaus Hamburg, Kunsthalle Basel, Biennale de Lyon, Biennale de Moscou…). 

En 2024 elle est lauréate du Swiss Art Award et en 2023, elle a reçu le Prix culturel Manor du Canton de Genève.

Site internet: https://www.loumasduraud.com/

Instagram : lov.masdvravd

Performance

Ya-Wen Fu, Le corps dans lequel je me sens chez moi / Performeuse TingAnYing

Faut-il considérer l'espace comme « alteré » par le corps ? A sa manière, Ya-Wen Fu s’empare des propriétés agissantes du métal et aborde la protection et la normativité du corps humain de manière radicale. Le corps dans lequel je me sens chez moi trace les contours d'une personne à l'aide de bandes métalliques élastiques, la retenant captive, et répondant à ses mouvements. De manière performative, elle fait référence à des formes de constriction et d'oppression tout en imaginant des possibilités de transformation du corps, dont le costume devient une extension. Elle répond ainsi à l'exclusion structurelle des corps qui ne se conforment pas aux normes sociales, et ouvre de nouveaux espaces entre l'imagination et la réalité.

Née à Taiwan en 1980, vit et travaille à Berlin
Dans ses installations et performances, Ya-Wen Fu appréhende la relation du corps à l’espace à travers une analyse critique d’un sujet et de son environnement. L’artiste conçoit des secondes peau, à la fois protectrices et entravantes, des dispositifs parfois mécaniques qui agissent comme des extensions dérivées du corps humain. Ces armures sculpturales qu’elle anime et sonorise montrent combien le corps n'est jamais exempt d'empreintes et de contraintes sociales. Ya-Wen Fu a présenté son travail dans des expositions monographiques (Künstlerhaus Bethanien Berlin, Städtisches Kunstmuseum Taipeh) et collectives dans divers lieux internationaux (Schlossmediale Werdenberg, Pochen Biennale 2020, CYNETART 2020 — International Festival for Media Art, Tainan Art Museum II, Kaohsiung Museum of Fine Arts, ZKM | Center for Art and Media). En 2018, elle remporte le prix A-i-R CYNETART, et en 2021 reçoit la bourse de la Fondation Hans und Charlotte Krull. Entre 2009 et 2013, Ya-Wen Fu a été curatrice du tamtam ART Berlin, un espace d'exposition créé pour présenter la scène artistique taïwanaise.
Site internet : https://yawenfu.com/
Instagram : yawen_fu_

Cette exposition reçoit le soutien de la Fondation Suisse pour la culture Pro Helvetia.

Plus d'informations sur le cycle d'expositions "nouvelles langues" ici.
 

11 septembre 2024 - 10 janvier 2025

Institut français Berlin
Kurfürstendamm 211
10719 Berlin
Allemagne