Atelier BD avec Gaspard Njock

01 décembre 2022
16:00 - 18:00

Établir une correspondance entre la vue et l’ouïe, dans le domaine artistique relève la plupart du temps d’un ajustement entre une intuition créatrice et une réflexion théorique beaucoup plus rigoureuse. De ce fait, envisager que ce que l’on entend, puisse être représenté plastiquement ou que la musique puisse avoir un équivalent qui soit de l’ordre du visuel, se justifie traditionnellement par la synesthésie. Chez Paul Klee et Kandinsky elle se traduisait par le fait qu’une manifestation sonore quelconque pouvait donner lieu à la vibration d’une couleur.

Rencontre sur le thème de la bd. Nous travaillerons les élèves/publics sur la correspondance entre la musique africaine et la musique occidentale. Je commence toujours par une écoute musicale (Opera, musique traditionnelle africaine, italienne), je projette des images et j’explique ma démarche artistique aux élèves. Je prends des exemples concrets. Les similitudes entre le Yahvé de l’ouest Cameroun et le coeur du va pensiero de verdi ou encore la fameuse berceuse « rorogwella » ou encore la fameuse berceuse traditionelle « rorogwella » des ethnies Baegu et Fateleka des des îles Salomon waka waka de Shakira et le Zangalewa africain. Ensuite nous partons d’une écoute musicale et nous construisons ensemble le projet graphique correspondant.

Gaspard Njock est un artiste multidisciplinaire né en 1985 au Cameroun dans la ville de Douala. Il crée, produit et fait la promotion de spectacles mêlant musique et arts plastiques, en particulier l’opéra et la bande dessinée. Passionné d’arts visuels depuis son enfance, il lit les bandes dessinées franco-belges et commence à peindre des tableaux abstraits dès 1999. Après une brève période autodidacte, il obtient une bourse d’études qui lui permet de se rendre à Rome en 2008. Il y découvre l’opéra et entrevoit un lien étroit entre la musique, le chant et le dessin. Dès lors, il se spécialise dans la recherche sur l’interaction entre l’art lyrique et la bande dessinée. Sa formation en Italie à l’école romaine de la bande dessinée (Scuola Romana dei Fumetti) s’accompagne aussi d’une spécialisation dans l’écriture de spectacles.

Il est détenteur d’un diplôme universitaire en sciences et arts du spectacle de l’Université de Rome Sapienza, où il acquiert des compétences pratiques dans le domaine de la dramaturgie musicale, le cinéma et l’histoire de l’art. Il a travaillé en collaboration avec des institutions scolaires en dispensant des cours d’histoire de l’art et de bande dessinée. Actuellement, il poursuit ses recherches à l’UFR de musique et musicologie de l’université Lettres-Sorbonne sur le rapport entre le visuel et le sonore.

Gaspard a publié une bande dessinée en Italie, évoquant les grandes inventions de l’illustre humaniste Aldo Manuzio chez Tunué qui traite de l’importance et de la naissance du livre de poche. Il publie aujourd’hui chez Nouveau Monde Graphic (Paris), Un voyage sans retour (2018) qui porte un regard alternatif sur le thème des migrations. Gaspard a présenté un nouveau projet de bande dessinée qui aborde les correspondances entre la bande dessinée et la musique : Maria Callas, L’enfance d’une Diva (2020). Sa démarche artistique consiste à démontrer qu’il est possible de traduire graphiquement des perceptions sonores, partant d’une étude structurelle de la musique pour arriver aux analogies insoupçonnables qui la relient aux arts plastiques et à la bande dessinée en particulier.

L’être humain et son mode d’interaction sont au centre de ses prérogatives esthétiques. C’est dans ce contexte qu’il intervient auprès d’universités et d’institutions en France et à l’étranger. Son travail à été présenté à Tunis lors du neuvième Forum international des ONG en partenariat officiel avec l’UNESCO intitulé : « Un autre regard sur les migrations humaines ». À Paris à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, célébrée le 21 mars 2019. Une table ronde « Esclavage, race et racisme : comment se libérer des représentations raciales ? », a rassemblé des experts du racisme, des héritages de l’esclavage et de la colonisation pour échanger leurs analyses sur l’origine du racisme, la perpétuation des préjudices raciaux et la persistance de représentations biaisées. Le dessinateur Gaspard Njock, auteur de « Un voyage sans retour », milite, par le dessin, contre les caricatures sociales et raciales.

« Le dessin a joué un rôle dans la consolidation du racisme et la légitimation des pouvoirs en place à travers l’histoire », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, on utilise le même principe pour illustrer les nouvelles actuelles en renforçant les groupes discriminés dans nos dessins », a ajouté le dessinateur. Durant l’évènement, l’artiste a réalisé des portraits contre les caricatures raciales. Ses oeuvres ont été présentées aux festivals de bandes dessinées de Rome, Venise, Lucques et Angoulême. Gaspard a été notamment invité à présenter sa nouvelle bande-dessinée à l’occasion des salons du livre de Paris, Bruxelles, Genève et Casablanca.

Pour niveaux débutants et avancés, aucune connaissance préalable requise

Inscription souhaitée: : kultur.bremen@institutfrancais.de

Avec le soutien de l'Institut français

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