Adeline Keil - Petits désordres du monde

26 avril 2025 - 27 juin 2025

Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2004, Adeline Keil reçoit la même année le prix européen de la FNAC et le prix Gras-Savoye aux Rencontres d’Arles.

Depuis une vingtaine d'années, sa démarche photographique s’attache à saisir une certaine vérité du réel, dans une tentative constante de mêler subjectivité et préoccupation documentaire. Elle se traduit par une investigation de longue durée dans les territoires qu’elle parcourt, de l’Espagne à l’Ukraine, Cuba et l'Amérique latine, l’Islande…, Maroc. Adeline Keil acquiert ainsi une connaissance personnelle, sociale, économique et lui permettant de s’inscrire dans le quotidien des sujets qu’elle photographie.

Ses séries autonomes se font écho pour donner à voir une recherche globale sur « L’humain dans son territoire et sa capacité à vivre ou survivre dans le monde qui l’entoure ». Elle nous présente ainsi des atmosphères visuelles, sonores et littéraires qui font appel à l’imagination, cherchant dans des lieux d’histoire et de questionnements universels des traces qui suggèrent plus qu’elles ne montrent.

C’est particulièrement le cas de sa série Petits Désordres du Monde, réalisée au fil de ses voyages, entre 2016 et aujourd’hui. Elle y interroge la façon dont les nouvelles technologies et l’IA façonnent notre rapport à la réalité et au monde qui nous entoure. À l’aide de son téléphone portable et d’un temps d’exposition long de 5 à 15 minutes, loin du 1/125e de « l’instant décisif », elle a réalisé plusieurs panoramas cinétiques, des « continuum d’instantanés », rappelant l’effet slit-scan (fente-scan). Ces mémoires numériques des territoires parcourus, représentations parcellaires, surréalistes et émaillées de failles, donnent à voir une fragmentation du réel, une mise en désordre du monde, se faisant le reflet des ruptures que l’on peut observer dans nos sociétés contemporaines, et particulièrement en NRW.

Ses œuvres et travaux ont été présentés dans différents centres d’arts en France et à l’étranger (Palais de Tokyo, Centre dramatique national de Normandie, Musée d’art contemporain d’Odessa, Centre d’art de Valence). Adeline Keil fut soutenue par la DRAC, le CNAP et a réalisé plusieurs partenariats avec l’Institut Français et L’Alliance Française en Ukraine (Kyïv et à Ivano-Frankivsk, centre d’art contemporain Odessa, Alliance française de Rivné).

Texte: © Gaspard Douin Cavard