Culture im Garten : l’Ikebana d’Evor

01 juillet 2021 - 30 septembre 2021

Dans cette exposition graphique et minimale à ciel ouvert, Evor a choisi de mêler paravents et médaillons dans un assemblage asymétrique, végétal et minéral.

« Je réalise un bouquet, une sculpture bouquet, c’est en cela une interprétation très libre et personnelle de l’ikebana, cet art de la composition florale que pratiquaient entre autres les samouraïs. Ce bouquet est constitué de cinq paravents en bois peint, évidés par des dessins géométriques et d’autres d’essences végétales aux contours épurés. Non loin cinq médaillons en grès émaillé évoquent à leur tour des plantes, des graines, des organismes fossilisés, comme autant d’empruntes et réminiscences d’un temps pétrifié. »

Au centre de l’Ikebana, art floral japonais aux multiples facettes, on retrouve l’importance de l’alignement du végétal et l’art de redonner vie « ike » à des fleurs « ana » sous la forme d’un paysage miniature.

Les paravents japonisants d’Evor sont des sculptures déployées telles des portails, des traits d’union entre le monde végétal, organique et un monde parallèle, invisible et onirique : « comme une évocation du cosmos qui nous entoure et nous dépasse, des liens oubliés qui nous unissent à la nature. On peut deviner la feuille de papier sabrée d’un geste tranchant qui découpe, cisèle, précise et révèle le vide qui nous enveloppe.

Cet herbier fantasque, dont les figures totémiques sont une fleur de strelitzia (oiseau de paradis), une feuille de chêne acerifolia, une branche d’olivier, une fleur de chrysanthème, est ce qu’il advient d’images collectées par l’artiste, simplifiées puis découpées numériquement. Ces entités végétales qui pourraient constituer des armoiries ou des blasons incarnent une présence mythologique.

Les médaillons en grès émaillé du jardin de l’institut font écho à douze autres qui sertissent le « Psellion de l’île » réalisé par Evor à Nantes : il s’agit d’une sculpture entre mobilier urbain et bracelet antique géant qui recèle en son cœur un arbre cinquantenaire. Joyaux symboliques d’un bijou surdimensionné, ils le rythme comme les solstices annoncent les saisons.

Evor

Evor est un artiste plasticien mais aussi un jardinier passionné, considérant ces deux pratiques comme les ingrédients d’un art de vivre. Le jardin personnel d’Evor, un jardin suspendu sur dix toits du centre historique de Nantes, a intégré le parcours permanent du Voyage à Nantes, grand festival d’art contemporain annuel.

Depuis longtemps sensible à l’hybridation culturelle des pratiques artistiques et artisanales, en en détournant les codes et les textures, il ne s’interdit aucun matériau : verre, bois, métal, textile, céramique…

Ces dernières années il donne une place plus importante au monde végétal dans ses œuvres plastiques. Suite à ses expositions au Japon, l’une dans une maison traditionnelle à Kyoto et l’autre d’un une galerie « white cube » à Osaka une esthétique nippone ressurgit régulièrement dans ses œuvres.

 

Dans son parcours, Tübingen fait figure d’un laboratoire d’expérimentation et de transition entre Nantes et le Japon en vue d’une résidence de création et des interventions à venir au pays du soleil levant.

Le vernissage de l’exposition en présence de l’artiste a lieu le jeudi 1^er juillet à 18h30 sur inscription : info@icfa-tuebingen.de

L’exposition est visible jusqu’au 30 septembre dans le jardin de l’institut.

Entrée libre, sans inscription.

Avec le soutien de l'association des amis de l'institut, de la ville de Tübingen et du Ministerium für Kultus Jugend und Sport.